Hôtel de ville - Rue Sylvain Floirat
24 390 Hautefort
Tél : 05 53 51 58 67
Contact email

6 juin 2016 - La vie de Pasteur

L’œuvre de Louis PASTEUR (1822 / 1895)

Le 6 juin 2016, le docteur BARNIER nous donnait une conférence sur la vie et l'œuvre de Louis PASTEUR. Comme d'habitude, cette passionnante conférence fut suivie par un public nombreux, essentiellement constitué d'adhérents H.N.P. (voir les photos ci-dessous).

Nous donnons ci-après le résumé de cette conférence, précédé de quelques mots destinés à situer le docteur Louis-Charles BARNIER, ainsi que l'Association de Muséographie Médicale dont il est Président.

 

Le DocteurBARNIER se présente : 

J'étais médecin généraliste à Granges d'Ans depuis 1977, gériatre et médecin coordonnateur en EHPAD.

J'ai fermé mon cabinet en 2007 mais ai poursuivi ma vie professionnelle comme médecin coordonnateur en EHPAD et médecin expert auprès du TGI de Périgueux pour les protections juridiques jusqu'en 2012.

J'ai créé le musée d'histoire de la médecine en 1994 et nous avons commencé avec une, puis deux vitrines... La collection s'est constituée au fil des années par des dons parfois des achats quand nos finances le permettaient.

J'essaie depuis quelques années de tisser des liens et créer des réseaux qui pourront être utiles lorsque la restauration finale de l'Hôtel-Dieu sera programmée.

Depuis 2015, j'ai décidé de donner des conférences sur l'histoire de la médecine qui est passionnante et reflète tout simplement l'histoire de l'Homme.

J'ai choisi PASTEUR car c'est une grande figure de la science française.

 

Madame Annick PERROT :

Initialement, le docteur BARNIER avait prévu de faire participer Madame Annick PERROT pour ses travaux sur Pasteur. Mais les conditions climatiques de ce mois de juin et les inondations nombreuses empêchèrent que Madame PERROT puisse se déplacer, ce que nous regrettons. 

Madame Annick PERROT est conservateur honoraire du musée PASTEUR de Paris. En collaboration avec Mr Maxime SCHWARTZ elle a écrit trois livres publiés aux éditions Odile JACOB : "PASTEUR et KOCH", "PASTEUR et ses lieutenants" et "Le génie de PASTEUR au service des poilus", ce dernier préfacé par Erik ORSENNA de l'Académie Française.

 

Résumé de la conférence :

L’œuvre de Louis PASTEUR (1822 / 1895)

Fils de tanneur, Louis PASTEUR est né à DOLE dans le JURA. Il y fait ses premières études, passe le bac à Besançon.

Sa méthode se résume en ces termes :

« faire varier à l’infini les conditions d’observation et d’expérimentation, modifier les facteurs de développement afin de produire des différences voire des anomalies qui suscitent des interrogations et font progresser la réflexion ».

De l’âge de 13 ans à celui de 20 ans, il dessine, pas moins de 40 pastels et jouit même d’une bonne réputation dans ce domaine. Mais l’appel scientifique est le plus fort :

« avec la science, écrit-il, on s’élève au-dessus des autres ».

Il rejoint PARIS en 1852, et il est possible de diviser sa vie en trois périodes : de 1842 à 1862, de 1863 à 1871 et 1872 à 1887.

1) Première période.

Elle est occupée par les recherches chimiques sur la cristallographie et les acides tartrique et para-tartrique en particulier, en collaboration avec un professeur de chimie Jean Baptiste DUMAS. En 1847, soutient deux thèses de chimie et de physique.

En 1848, il est muté à STRASBOURG où il fait connaissance de sa future épouse qui lui donnera cinq enfants (quatre filles et un garçon). Trois de ses filles mourront de la fièvre typhoïde.

Bonapartiste, il applaudit le coup d’état de Napoléon III en décembre 1851.

En 1853, il devient doyen de la faculté des sciences de LILLE et il est fait chevalier de la Légion d’Honneur par Bonaparte. Il travaille alors sur la betterave et les problèmes rencontrés par les industriels. Il implante son laboratoire dans les usines et développe la « science appliquée ». Il découvre les levures. C’est le début de ses recherches sur la fermentation.

En 1857, il revient sur PARIS, devient administrateur de l’École Normale Supérieure et aménage son laboratoire dans les greniers de cette école.

2) deuxième période.

Pendant cette période, il va travailler chez les vinaigriers d’Orléans, sur la fermentation du vin et sur la maladie des vers à soie en 1865. Il va découvrir les ferments anaérobies distincts des aérobies et va ainsi permettre la compréhension des phénomènes de gangrène par exemple.

Il va combattre les théories de la génération spontanée et démontrer qu’elles sont fausses : «une cellule naît d’une cellule». C’est le début de la microbiologie.

En 1860, il est élu à l’Académie des Sciences.

En 1867, il est victime d’une attaque cérébrale avec hémiplégie gauche mais, heureusement, ses facultés mentales restent intactes.

En 1870, il est nommé sénateur par Napoléon.

La défaite de 1871 et la chute de Napoléon sont un coup dur. Il renvoie à BONN, en Allemagne, son diplôme de docteur honoris causa, faisant ainsi état de son inimitié vis à vis de l’Allemagne.

3) troisième période.

De 1871 à 1875, il continue ses recherches sur la fermentation et s’attaque aux problèmes de la bière. Il réussit à réduire la levure en poudre pour qu’elle soit facile à transporter.

En 1877, il entre à l’Académie de Médecine.

Après avoir découvert des « microbes » (de micro, petit et bios la vie), les avoir isolés et mis en culture, il faut maintenant contrôler leur virulence. Cette évolution va se faire en trois phases :

Travail sur le choléra des poules en 1879 et découverte de la notion de résistance et de porteur sain.

Travail en 1881 sur le charbon qui tue les moutons et succès des premières vaccinations après avoir réussi à atténuer la virulence de la bactérie.

Travail en 1885 sur la rage avec la collaboration de ses lieutenants. Entre temps, il est nommé en 1882 à l’Académie Française. En juillet 1885, il fait vacciner le premier enfant mordu par un chien (c’est un médecin spécialiste de la tuberculose qui effectue les injections. C’est un succès qui, rapidement, en appellera d’autres.

En mars 1886, la vaccination contre la rage est reconnue et un institut est créé qui portera le nom de PASTEUR.

En 1892, il reçoit les honneurs de la République en présence de Monsieur Sadi CARNOT, Président de la République.

Il décède le 28 septembre 1895. Les obsèques nationales se feront en grande pompe le 5 octobre.

Le 27 décembre 1896, son corps est transféré dans la crypte de l’institut PASTEUR.

Texte de Ernest RENAN de l’Académie Française lors de l’entrée de Louis PASTEUR :

« il y a quelque chose qui appartient au même degré à GALILÉE, à PASCAL, à MICHEL ANGE, à MOLIÈRE, quelque chose qui fait la sublimité du poète, la profondeur du philosophe, la fascination de l’orateur, la divination du savant. Cette base commune de toutes les œuvres belles et vraies, cette flamme divine, ce souffle indéfinissable qui inspire la science, la littérature et l’art, nous l’avons trouvé en vous, Monsieur, c’est le génie ».

 

Retour

 

Diaporama