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Conférences organisées par HNP

Chaque fois que nous le pouvons nous organisons une conférence sur un sujet propre à intéresser un maximum de personnes et dans le cadre des sujets d'intérêt de HNP.

Généralement, ces conférences ont lieu en soirée (20h30), dans la salle des fêtes (SdF) de Hautefort-St Agnan, mais cela peut aussi être dans un autre lieu.

Elles sont ouvertes à tous, adhérents et non-adhérents, et leur entrée est gratuite. HNP offre un rafraîchissement à la fin de la conférence.

Voyez nos conférences passées

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faites votre choix ci dessous



Les femmes pendant la grande guerre 1914-1918

par le général Boisson le 01 aout 2019 sdf Hautefort

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Gilles, comte de Hautefort,un hautefort dans la marine de Louis XIV par patrick Viliiers , AG HNP 27 avril 2019

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L'Occitan pour les trules
par Jean-françois Gareyte le 28 mars 2019 à Coubjours

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Lawrence d'Arabie entre mythe et réalité

par Jean-François Gareyte, le 07 mars 2019, sdf La chapelle St Jean

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Au temps des troubadours
par Jean-François Gareyte, le 07 février 2019, sdf Granges d'Ans

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Au temps des croisades
par Jean-François Gareyte, le 10 janvier 2019, sdf de Cherveix-Cubas

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Le peuple mapuche sort de l'oubli
par Jean-françois Gareyte, le 24 novembre 2018, sdf de Badefols d'Ans

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 1914-1918 6ème époque -1918- la victoire, traités de paix
par le général christian BOISSON, sdf de hautefort-St Agnan



Le retour du roi en Araucanie 
par Jean-François GAREYTE le 17 novembre 2017 
salle des fêtes de Badefols d'Ans



1914-1918 5ème époque - 1917- L'échec, la révolte et l'espoir.
par le général Christian BOISSON, le 8 août 2017, SdF de Hautefort - St Agna
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  L' abbaye de Fontevrault et ses dames
par Madame Annick TABARY, le 22 avril 2017, SdF de Cherveix-Cubas


Les origines de la cartographie en Périgord
par Monsieur Rémy DURRENS - Docteur en Histoire - le 12 avril 2017 - SdF Hautefort 


1914-1918 4ème époque - Verdun - L'apocalypse
par le général Christian BOISSON, le 9 août 2016, SdF de Hautefort - St Agnan


L'émigration périgordine en Amérique du Sud
par Pascale LAGAUTERIE-LAGUIONIE, le 2 août 2016, SdF de Hautefort - St Agnan


La vie de PASTEUR
par le Docteur Louis-Charles BARNIER, le 6 juin 2016, SdF de Hautefort - St Agnan


Delcouderc & Mérilhou, deux scélérats qui ont fait trembler le Périgord
par Monsieur Rudi Molleman - écrivain - le 19 novembre 2015 - SdF Hautefort 


Les Épices
par Madame Élisabeth MICHEL - le 1er octobre 2015 - SdF de Hautefort - St Agan


1914-1918 3ème époque - Changement de stratégie -  Mondialisation
par le général Christian Boisson, 11 août 2015, SdF de Hautefort - St Agnan


Monsieur le Président Sylvain FLOIRAT
par Michel MASSÉNAT, les 6 et 16 août 2015, SdF de Nailhac


Les Dames du Château d'Excideuil
par Madame Jacqueline DESTHOMAS-DENIVELLE,
18 juin 2015, SdF de Hautefort-St Agnan
 


Annie SLIWKA - Artiste peintre par les procédés de laque
par M. Massénat et A. Sliwka, AG Boisseuilh le 25 avril 2015


Tragédie au Pont Lasveyras
par Mr Dominique SARDIN D'ENJOY, 10 avril 2015, Hautefort - St Agnan


La première bataille de la Marne
par le général Christian Boisson, le 12 août 2014


Si Cherveix-Cubas nous était conté !
par Michel Massénat - Cherveix-Cubas le 13 juin 2014


1914-1918 Un conflit prévisible ? Un conflit évitable ?
par le général Christian Boisson, AG HNP, 26 avril 2014, Ste Eulalie d'Ans


Pour en finir avec Antoine de Tounens
par Jean-François Gareyte, le 12 décembre 2013


De la Forge d'Ans à Peyzac-Le-Moustier
La Route des canons, 1691-1830

par Patric Chouzenoux, Pierre Gamboa et Dominique Marsac,
le 12 août 2013


La Cité de Clairvivre, construction et histoire
Ballade au Puy des Âges - Notre-Dame de Partout
par Christian Boisson - AG HNP le 20 avril 2013


Nicolas-Jean Faure, le périgourdin qui brava Napoléon
par Alain Bernard, le 6 décembre 2012


Le Périgord-Fer, de l'Antiquité au 19e siècle
par Chrisitan Magne, le 14 août 2012


Bertran de Born, histoire et légende
par Jean-Pierre Thuillat - AG HNP le 28 avril 2012


Arabes engourdis et Juifs vigilants
par Camille Gédéon, le 23 mars 2012


Orélie-Antoine de Tounens, roi d'Araucanie et de Patagonie
par le Prince Philippe Paul Alexender Henry Boiry, le 16 décembre 2011


Les grandes heures de l'Occitanie
par Pierre Martial, le 9 août 2011


La Guerre comme des ...
par Thalie de Molènes, AG HNP le 16 avril 2011


Mais que se passe-t-il au proche orient ?
par Camille Gédéon, le 16 février 2011


28 juin 1914 - Attentat de Sarajevo
par Christian Boisson, le 20 mai 2010


200 ans d'expansion des Troubadours
par Jean-Marie Sarpoulet, AG HNP le 17 avril 2010



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Les femmes pendant la grande guerre 1914-1918

Les femmes pendant grande guerre 1914-1918

 

En août 1914, la guerre éclate, les hommes sont mobilisés et partent vers le front. Cette mobilisation générale entraîne une très importante diminution de la main d'œuvre masculine. Le Gouvernement édicte alors une réglementation sur le travail des femmes, appelées à remplacer les hommes. 

Les femmes n’entreront pas dans les effectifs combattants, elles vont devoir gérer les familles et les exploitations, s’engager dans des emplois de substitution et participer directement à l’effort de guerre. Elles vont aussi s’engager, nombreuses, dans le soutien des combattants.

Au retour dans leurs foyers après la fin des opérations, les hommes retrouvent leurs familles, leurs emplois parfois sans problèmes mais souvent avec des difficultés liées aux blessures physiques ou psychologiques, aux maladies contractées dans les tranchées ou sur le front, aux handicaps divers. Pour les femmes qui ont connu l’indépendance ce ne sera pas toujours facile d’être replacées dans une forme de subordination telle qu’elle existait au début du XXème siècle.

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Les femmes remplaçantes des hommes

 

Dans les familles  

Les femmes sont souvent seules à faire face à la gestion des foyers, à rechercher des ressources pour vivre et faire vivre la famille. La situation est difficile, souvent dramatique, car la nourriture manque avec les mauvaises récoltes et la priorité donnée à l’alimentation des poilus qui entraîne des mesures de rationnement alimentaire. Les corps affaiblis par une alimentation insuffisante deviennent moins résistants aux maladies et aux épidémies. Par ailleurs, il est difficile de se ravitailler en combustible, les mines de charbon sont occupées par les armées allemandes. Ces difficultés matérielles sont aggravées sur le plan psychologique par la peur de perdre un être cher, fils, père, mari, parents. On décomptera 630 000 veuves au terme des combats. Ces épreuves sont plus terribles encore dans les territoires occupés. 

 

     Dans les emplois et usines  

       En août 1914, le chef du gouvernement Viviani appelle les femmes pour travailler et remplacer les hommes mobilisés (8,5 millions au total pour la durée du conflit). Dans son discours « Aux femmes Françaises » il s’exclame : « Debout donc, femmes françaises, jeunes enfants filles et fils de la Patrie ! Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille ! »

Les femmes qui avaient en 1914 des emplois rémunérés étaient ouvrières, fermières, employées ou dans des emplois féminins, infirmières ou institutrices. Pendant la guerre elles se substituent aux hommes mobilisés en particulier dans la fabrication d’armement. De 1914 à 1917 le nombre des femmes qui travaillent passe de 7 millions à 8,5 millions. Cela même malgré la réticence des industriels, les femmes ne possédant pas de formation. Dans les entreprises d’armement elles sont appelées « munitionnettes », elles fabriqueront plus de 300 millions d’obus et plus de 6 milliards de cartouches.

Les femmes représenteront 25 % de la main d’œuvre de l’industrie de guerre, domaine qui conduira nombre d’entre elles à changer de secteur d’activité.

On constatera toutefois l’existence constante durant le conflit, des inégalités de salaires (salaire maximum d’une femme = salaire minimum d’un homme).

.Dans les emplois publics on trouvera des femmes conductrices de tramways, d’autobus et de nombreux autres emplois jusqu’alors tenus par des hommes.

 

     Dans les campagnes

Déjà avant la guerre, les femmes participaient souvent sans rémunération aux côtés des maris au fonctionnement des exploitations agricoles. Ceux-ci assuraient les fonctions de direction, c’étaient les patrons et les épouses les employées. En partant pour la guerre les hommes laissent aux femmes les charges qu’ils assumaient ce qui se traduit évidemment pour elles par une très forte augmentation de travail. Elles doivent être assistées des enfants et des personnes âgées afin d’assurer la gestion et la continuité de fonctionnement des entreprises agricoles. De très nombreux animaux de trait (chevaux, mulets, ânes) ont été réquisitionnés, faute de moyens mécaniques ce seront les bœufs qui vont prendre le relai et parfois même des femmes. La productivité des fermes baisse en raison du manque d’engrais, de pesticides et d’outillage, les industries chimiques et métallurgiques donnant la priorité à l’armement. La production diminue alors d’un cinquième pour le lait et la viande, d’un tiers pour les céréales, de moitié pour le vin et les pommes de terre, des quatre cinquièmes pour le sucre. 

 

Les femmes, soutien pour les hommes 

 

Le service médical. Les infirmières et médecins.

Pour apporter les soins et l’aide aux innombrables blessés, les femmes deviennent infirmières, ambulancières, aides-soignantes. Elles sont dirigées vers le front au plus près des lieux de combats où elles sont souvent installées sous des tentes.  Le travail des infirmières consiste à administrer aux soldats blessés des analgésiques, les aider dans leur toilette, seconder les chirurgiens qui les opèrent mais également à soutenir les combattants tout au long de leur processus de guérison. Pour des activités harassantes, ces femmes travaillent bénévolement pour la plupart. Même si les risques qu’elles encourent sont importants, elles ne sont pas rémunérées. Elles seront plus de 100 000 (30 000 professionnelles + 70 000 bénévoles) à assurer les soins en collaboration avec 10 500 médecins et 2 400 pharmaciens.

Les infirmières bénévoles sont regroupées dans trois sociétés d’assistance enregistrées par le ministère de la guerre : la Société de Secours aux Blessés (infirmières hospitalières), l’Association des Dames Françaises (infirmières hospitalières), l’Union des Femmes de France (infirmières ambulancières). Elles sont vêtues d’une blouse blanche, portent une coiffe et comme insigne une croix rouge. Leurs outils sont souvent sommaires et les médicaments utilisés pas toujours efficaces car souvent les moins chers.

Quant aux ambulances depuis 1916 elles sont toutes conduites par des infirmières afin d’être disponibles à tout instant et intervenir dans toutes les situations.

Une seule femme médecin portera l’uniforme : Nicole Mangin. Les autres s’engageront comme infirmières.

 

La correspondance  

          La guerre est particulièrement éprouvante en particulier dans les tranchées, le moral des combattants s’en trouve très affecté. Les femmes vont apporter du bon  par leur présence lors des permissions et par les correspondances entretenues avec les poilus. Les lettres expriment le besoin de réconfort auprès des familles et des marraines de guerre. Elles témoignent à la fois des préoccupations sur la vie de la famille et aussi des combats et des conditions de vie souvent épouvantables (rats, poux, odeurs des cadavres, cris des blessés) dans les tranchées.

Ces lettres sont contrôlées, en 1916 des commissions de «contrôle du courrier » sont mises en place pour chercher les informations de nature à intéresser l’ennemi (position des unités, état des troupes). Le pacifisme, le défaitisme, les manifestations de découragement sont pourchassés afin de préserver le moral de l’arrière.

La vie à l’arrière n’est pas aussi simple que peut le penser le combattant au front. Les femmes participent à la guerre mais ne la vivent pas pareillement. Elles ne seront pas marquées de la même manière.

 

La solidarité. Les "marraines de guerre"

La solidarité des femmes va aussi s’exprimer par des correspondances particulières entretenues entre les poilus et des femmes durant la guerre afin de les soutenir moralement, psychologiquement et même affectivement. Ce seront les « marraines de guerre ».

Celles-ci voient le jour en 1915, d’une association catholique. D’autres associations rejoindront ce mouvement de solidarité appuyé par le ministère de la guerre. Les journaux publient des annonces de filleuls en quête d’adoption. Près de 300 000 annonces seront diffusées pendant la guerre.

Les marraines écrivent des lettres d’encouragement et envoient aussi des colis de nourriture, de tabac. Elles rencontrent aussi les soldats lors des permissions et aident même les familles. Des mariages seront célébrés pendant la guerre et surtout après.

La sexualité

Deux métiers se retrouvent souvent lors des campagnes militaires: les soldats et les prostituées. Ce fut particulièrement le cas lors de la Grande Guerre. Le revers de ces rencontres sera les nombreuses maladies vénériennes. L’absence de médicaments efficaces va entraîner des mises hors de combats de milliers de soldats. De 20 à 30% des hommes ont ainsi contracté la syphilis durant la guerre.  L’équivalent de six corps d’armée sera indisponible pendant la période du conflit. Afin d'enrayer ces maladies, l'armée française contrôle et organise la prostitution. En 1918, c’est le concept des bordels militaires de campagne qui est mis en œuvre.  Mais tout n’est pas toujours affaire de sexualité, les armées sont des groupements d'hommes jeunes et célibataires qui ont besoin de temps en temps de rencontrer une femme, pas toujours pour coucher avec elle, mais pour avoir aussi une présence.

Les femmes après la guerre. Les avancées 

Dans le domaine social

 La grande guerre a provoquée une émancipation des femmes dans le domaine social. Après la Belle Époque jusqu’en 1914, ce seront les Années folles qui vont se traduire par des changements radicaux sur le plan de la tenue corporelle (cheveux), vestimentaire (jupes courtes, pantalons..), comportementale (cigarettes, conduite automobile), émancipation sexuelle. Ce sera la féminisation des activités du tertiaire où de nombreux emplois seront confiés aux femmes. En 1919, la création du baccalauréat féminin, suivi de celle d’un baccalauréat unique, va faciliter l’accession va faciliter l’accès des femmes à des études et à des fonctions jusqu’alors impossibles.  

 

Dans le domaine économique

Afin de remplacer les hommes au front, les femmes ont accès aux postes du secteur tertiaire. Elles deviennent gardes champêtres, employées de bureau, de banques, factrices. Le baccalauréat créé en 1919, leur ouvrira l’accès à de nouvelles formations et activités, réservées auparavant aux hommes. Toutefois, au retour des hommes, les inégalités salariales subsisteront. Certaines femmes dirigeront des entreprises comme la Mère Poulard, célèbre cuisinière, aujourd’hui encore mondialement connue. Puis, les femmes pouvant accéder à des comptes bancaires, vont pouvoir s’autofinancer.

 

Dans le domaine politique

La guerre a permis aux femmes d’accroître leurs revendications et leurs idées au gouvernement. Cela s’inscrivait dans un vaste mouvement féministe des droits destiné à transformer le statut des femmes, mineure juridique par rapport aux hommes, à leur droit à l’instruction, au travail et surtout au droit de vote.

Il y aura bien une certaine émancipation sociale et une évolution de l’emploi féminin de 1914 à 1918 mais la révolution devra attendre les années 1960.

 

Le retour des hommes

De retour de la guerre, les hommes retrouvent leurs places dans les usines. Ils chassent les femmes de leurs postes. Celles-ci sont touchées en outre  par l’arrêt de l’économie de guerre et souffrent d’une image de profiteuses et d’usurpatrices ! Seules les veuves avec des orphelins sont traitées plus en douceur..

Dès le 13 décembre 1918, les femmes sont sommées de quitter les emplois des hommes qui seront défendus  par les syndicats. 

 

De grandes figures féminines. Trois portraits

 

Les femmes, nous l’avons vu, ont joué un rôle fondamental pendant la guerre en France mais aussi dans tous les pays en conflit. Toutes mériteraient d’être citées mais peu ont été récompensées. Ainsi, une seule infirmière a reçu la légion d’honneur. Trois d’entre elles peuvent néanmoins être remarquées. Une femme médecin militaire au front, une radiologue au front et une infirmière-espionne..

 

Une femme médecin militaire. Nicole Mangin.

Nicole Mangin fut la seule femme médecin militaire. Femme au caractère trempé, elle préférait l’action aux salons et à la vie mondaine. Elle sera servie au cœur de la bataille de Verdun, sous les bombardements et les sarcasmes de ses collègues masculins.

Elle est née en 1878 à Paris mais sa famille est originaire de l’Argonne où d’âpres combats vont se dérouler pendant le conflit. En 1896 elle entre à la faculté de médecine, chose extrêmement rare pour une femme, poursuit ses études à l’externat de Paris et des recherches sur le cancer et la tuberculose. Elle devient praticienne hospitalière.

En août 1914, elle est mobilisée …par erreur mais se rend à son lieu d’affectation Bourbonne-les-Bains où l’on découvre que c’est une femme. Malgré les oppositions, elle tient bon. Elle est nommée médecin-auxiliaire puis médecin-major comme ses confrères. Elle servira dans les différents hôpitaux militaires exposés aux bombardements et aux feux car proches du front. Fin 1914, elle est affectée dans un secteur réputé calme, Verdun ! L’offensive allemande du 21 février 1916, la trouve à l’hôpital de Glorieux à Verdun. Elle soigne les nombreux blessés, mutilés, dans différents hôpitaux du secteur. Elle est blessée lors d’une évacuation sanitaire dans les lignes de combat au niveau de Fleury mais continue sa mission. Elle continuera de soigner sans relâche les blessés de la guerre.

En octobre 1916 et jusqu’en 1919 elle dirige l’école d’infirmière Édith Cavell à Paris tout en traitant avec un grand dévouement les malades atteints de la grippe espagnole.

Le 6 juin 1919, le corps de Nicole Mangin est retrouvé sans vie dans son appartement boulevard Saint-Germain. Peut-être victime de surmenage. Elle avait 41 ans. Athée, ses obsèques sont civiles et sa crémation a lieu au Père-Lachaise avant l’inhumation des cendres dans le caveau familial à Saint-Maur-des-Fossés. Elle n’a reçu ni citation ni décoration…

Une radiologue. Marie Curie

En 1914, Marie Curie est déjà célèbre, elle a obtenu deux prix Nobel (en physique puis en chimie !). Son mari, Pierre Curie est mort victime de son inattention en traversant une rue. Elle dirige alors avec le Dr Regaud, l’Institut du radium. Elle comprend très vite tout l’intérêt de la nouvelle radiologie, en particulier sur le front, pour aider au travail des médecins et des chirurgiens. Elle quitte alors son laboratoire et part avec sa fille Irène, 17 ans, sillonner le front près des tranchées pour convaincre les soignants de l’importance et l’utilité de cette technologie pour identifier la nature profonde des blessures, notamment les fractures, et localiser les projectiles et les éclats d’obus dans le corps des blessés. Elle créée des unités mobiles de radiologie. Ce sont 17 camionnettes, « les petites Curie », qui vont apporter de  l’aide au plus près des combats et des bombardements. Cette initiative connaîtra rapidement un essor extraordinaire pendant le conflit.

Une infirmière-espionne : Louise de Bettignies

Originaire du nord de la France, née en 1880 dans une famille de grands bourgeois qui vit à Lille, Louise de Bettignies fait des études en Angleterre où elle acquiert une grande maîtrise de l’anglais, puis les termine à l’Université de Lille. Des activités de préceptrice dans des familles nobles en Allemagne et en Italie lui permettent d’apprendre l’allemand et l’italien.

Au déclenchement de la guerre, elle se trouve à Lille avec sa sœur. Elles sont recrutées comme infirmières à l’hôpital de la Croix-Rouge. Louise parcourt les quartiers nord en ruines au mois d’octobre 1914, apportant des munitions aux résistants et des soins aux blessés. Elle décide alors de s’engager dans l’espionnage. Elle fait un stage en Angleterre où elle s’initie au rudiment de l’espionnage. Revenue en France, elle dirige depuis son domicile à Lille un réseau de renseignements, le réseau Alice, pour le compte de l’armée britannique et de l’Intelligence Service. Elle dirigea le réseau (qui transmis en vain à l’état-major français le renseignement portant sur une vaste offensive allemande prévue début 1916 à Verdun, renseignement non cru par Joffre) jusqu’au 20 octobre 1915, date où elle fut arrêtée par les allemands. Jugée, condamnée à mort, sa peine fut commuée en une peine d’emprisonnement dans la forteresse de Siegburg où elle vécut dans des conditions particulièrement éprouvantes dans un cachot noir et humide. Malade des poumons, laissée sans soins, elle est transférée à l’hôpital de Cologne où elle s’éteint le 27 septembre 1918. 

Rapatrié en France son corps repose depuis 1920 dans le cimetière de St Amand-les-Eaux. Elle recevra de manière posthume les plus hautes décorations anglaises et françaises.

 

 

Conclusion

 

Tout au long de la grande guerre les femmes ont joué un rôle majeur et fondamental sur le front comme à l’arrière. Le courage, l’abnégation et le dévouement des mères de famille, des épouses ont été à la hauteur du courage, de l’héroïsme et de l’esprit de sacrifice des combattants.

Elles ont su faire face aux devoirs et aux tâches qui incombaient jusqu’alors aux hommes, en raison de leur mobilisation et de leur éloignement du foyer mais aussi de leur disparition, de leurs blessures ou de leur emprisonnement par l’ennemi. Elles les ont remplacés à des postes tenus traditionnellement par des personnels masculins.

Autrefois placées à des niveaux de subordination, elles ont fait la démonstration de leurs capacités et même de leur talent à des postes de responsabilité jamais auparavant tenus par des femmes. Arrivant ainsi à une certaine émancipation sur le plan culturel.

Mais le retour des hommes à la fin du conflit a conduit à un retour en arrière et sans une véritable reconnaissance du rôle important qu’elles avaient joué. L’égalité des salaires sera renvoyée à plus tard. De longues années s’écouleront avant qu’elles obtiennent le droit de vote, notamment, en 1945